Greg Men erre dans les rues de M où il survit comme épistolier public. M est, depuis peu, soumise à deux Décrets énoncés par les autorités. Le Premier raréfie l’air, le Deuxième le privatise. Une manifestation s’organise contre leur application. Greg tente de s’y rendre, mais une brigade diligentée par les autorités lui barre la route. Fleur de Goût, percussionniste, vit sous terre avec ses compagnons, les sous-terriens ou hypochtoniens. Jusqu’ici, les deux Décrets ne les concernaient pas. Mais un jour, un aspirateur d’air tente une percée dans les souterrains. Phro travaille tout en haut, dans la salle aux écrans des cotations boursières qui domine M. Ce sont lui et ses collègues qui œuvrent à la privatisation de l’air.
Que faire lorsque le monde nous étouffe ?
Qui est ce nous ? Quel souffle mobiliser ?
Il se pourrait que ce soit une grande manifestation, “ventre chaud du politique quand on peine dans son coin, comme nounou du grand nombre, grand-mère sociétale dans le giron de laquelle on se réjouit d’exister à plusieurs, puisque chacun y est le giron de l’autre”. Il se pourrait aussi que le rire, grand amateur de souffle, s’en mêle.
Ludovic Hary écrit comme un saxophoniste qui prend des chorus, et ses personnages sont tous adeptes de la note bleue, chacun jouant sa partition, mais au profit d’un spectacle commun et généreux.