Le héros, car il s’agit bien d’un héros, garçon timide, s’aventure dans une intervention glorieuse lors d’une réunion organisée par des femmes féministes. Abondamment ovationné, il se découvre une mission, sur- tout lorsqu’il apprend la déclaration de guerre entre la Chine et le Vietnam : « On est foutu. J’ai pensé tout de suite au traité d’assistance militaire entre le Vietnam et l’URSS, j’ai pensé que, au vu de l’importance de l’offensive chinoise, d’après ce que disait Marcel, c’était une vraie guerre… » Alors, l’idée lui vient d’écrire, non pas la fin du monde — qui dure toujours au moment où vous lisez cet argumentaire —, mais juste la dernière histoire du monde : « Ainsi, si notre monde disparaît, il restera une petite chance de faire savoir qui nous étions aux descendants des survivants. » Ce roman est donc l’histoire, précise et documentée, d’un héros qui écrit la dernière histoire du monde et tout ce qui fait les grandes questions et douleurs d’un artiste dans le difficile exercice de la création.