Chants du soir
Donne-moi de mes nouvelles
Et ma cinglette à carreaux
Fait-elle toujours les merveilles
Au championnat de tarot ?
Connaît-on encore Leprest
Fait-il encore des chansons ?
Les mots vont, les écrits restent
Souvent sous les paillassons
C’est quel mois de quelle semaine
C’est quelle saison de quel mois ?
Longes-tu toujours la Seine
Au bras de mon frère siamois ?
Chants du soir, entre engagement et mélancolie. Soixante-deux textes où Rimbaud et Chopin ont encore leur mot à dire, où tout ce qui est beau et dégueulasse porte un joli nom. Depuis vingt-cinq ans, Allain Leprest construit d’une voix rocailleuse un monde peuplé de vieilles voisines, de tenanciers, de putes et de truands, d’accordéons et d’étoiles, de frères et de beaufs éclairés au réverbère.
À propos
« C’est simple, je considère Allain Leprest comme un des plus foudroyants auteurs de chansons que j’ai entendus au ciel de la langue française…»
Claude Nougaro
Avec sa gueule à faire pleurer les pierres, sa voix brisée dans l’indicible, Leprest ose montrer sa sueur et sa fragilité, sa vie d’homme entre biture et infini. Pas étonnant que notre Jehan toulousain se trouve à l’aise dans cet univers et lui ait emprunté tant de textes. Cette filiation qui est si prégnante dans la chanson française des chanteurs de bistrots est magnifiée dans sa voix râpeuse à récurer les souvenirs. Avec le rabot des mots il est artisan de la chanson. Avec la liturgie du vin, il entend la respiration de la terre.
Gil Pressnitzer Esprits nomades
Le cœur d’Allain battait pour la liberté, la fraternité, la justice. L’incandescence de ses mots et de ses notes a rendu leur honneur aux femmes et aux hommes auxquels la vie ne fait pas de cadeaux. A chaque rencontre, la chaleur de sa voix profonde, une voix blessée, et la luminescence de ses yeux bleu océan vous saisissaient ; il venait simplement, capable de serrer dans ses bras l’inconnu de la veille.
Araveg Rouge
Chanteur épris de liberté, porté par des paroles vagabondes saisies au creux de l’oreille, aux comptoirs, dans les rues, Allain Leprest est un grand auteur que l’on redécouvre à chaque fois. « J’ai fait ce métier en étant étonné », dit-il.
Gilles Médioni, L’Express