À un passant est un premier roman.
Un premier roman qui relate une histoire d’amour. Sujet banal, peut-être, mais Juliette Vallery a le langage de la peau, celui qui dit l’état fébrile et émouvant, solitaire, magnifique, narrant l’inquiétude et détaillant les humeurs passionnelles. Elle fait intervenir le personnage féminin à la première personne, le je, elle frotte le langage à l’autre, de très près, de très très près. L’homme est à la troisième personne, le il, mais un il d’une extrême proximité.
Nous ne sommes pas dans des Fragments d’un discours amoureux, mais dans le rythme des états amoureux. Pour autant, comme chez Roland Barthes, s’entend l’infinie solitude des êtres aimants, ils parlent leurs langues en solitaire et dans leurs cours. Complice délicat, le lecteur distingue l’enfermement merveilleux et délicieux dans le rêve d’un nous deux, rêve éternellement partagé par nous tous. Ce court roman nous met affectueusement et crûment à nu.