De la révolution de mai 68 à la révolution de l’ADN
Inscrit en fac d’histoire en juillet 1967 à Aix en Provence, je me retrouve, par hasard, en octobre de la même année, sur les bancs de la fac de sciences à Perpignan. L’Espagne est à quelques encablures, l’Espagne que mon père, républicain espagnol réfugié en France à l’issue de la guerre, ne reverra pas avant de mourir en février 1968.
Adhérent de la JCR (Jeunesse communiste révolutionnaire) depuis 1966, je vais « mettre en pratique » la théorie du foco (sic) à partir du Comité Vietnam National (CVN) dont je suis un des deux animateurs locaux. Mai 68 nous met aux avant-postes et nous créons le mouvement du 10 mai (encore des références cubaines !).
Je poursuivrai mon militantisme à la LCR jusqu’en 1975 et la perte de mes illusions dans la révolution mondiale. Parallèlement, la recherche scientifique devient une passion qui me fera vivre. Je rejoindrai rapidement le CNRS et participerai, modestement, à la révolution de l’ADN d’Orsay à Tokyo, de Bâle à San Francisco…
Le « révolutionnaire » que je croyais être, est devenu un colibri qui initie et fait signer, dans les salons du Kremlin, lors du congrès mondial de génétique en 1978, une pétition pour libérer notre collègue Serguei Kovaliev, qui contribue à développer la biologie moléculaire à l’Institut Pasteur (INHE) de Hanoï en 79 (guerre avec le voisin chinois) , qui conduit des actions humanitaires au Cambodge, à Gdansk , à Varsovie (où je participe à l’organisation du premier 1er mai sous Jaruzelski) sans oublier les Falachas, les grand-mères de la place de Mai à Buenos Aires, les manifs contre Pinochet à Londres, et plus récemment Israël et la Palestine avec les défenseurs des droits de l’homme (Marsom Watch et les Bédouins) ou la Halte Germain Nouveau à Aix en Provence.