Son père, Heymann Fleischman dit Armand Fleischman, homme mystique, né en 1886 à Paris IVe arrondissement, était le fondateur d’un Oratoire rue des Écouffes (la Fondation Roger-Fleischman), petite synagogue où le jeune Cyrille Fleischman a passé une partie de son enfance d’après-guerre. Sa mère, quant à elle, avait un petit magasin de papier-peint pas très loin du métro Saint-Paul où il passé une autre partie de son adolescence. Le tout lui donnant - au delà de l’imaginaire - une connaissance quasi intime d’un petit monde ashkénaze aujourd’hui en voie de disparition, sinon déjà disparu, dans ce quartier de Paris, le Pletzl, où se situent la plupart de ses nouvelles, autour des années 50.
Cyrille Fleischman a oublié d’être triste. Ou est-ce pour oublier la tristesse qu’il écrit ? Il a une spécialité : le pince-sans- rire. Pas une de ces nouvelles – car il est nouvelliste – qui ne respire l’humour, aspire le croquignolet. Il écrit des histoires, ou plutôt donne vie à des personnages. Ça grouille, ça ment, ça s’engueule, ça se marie, ça se fait des coups de vache. Rapiats ou généreux, les personnages de Cyrille Fleischman vont leur petit bonhomme de chemin, sur les pavés de Paris, du côté de la Samaritaine, du BHV, du Marais. Parfois, un peu plus loin, La Bastille, mais c’est rare. L’écrivain a publié de nombreux recueils de nouvelles au Dilettante (les succulents Rendez-vous au métro Saint-Paul, et suite), chez Fayard, au Castor Astral. Deux recueil, avant qu’il ne décède: Les Réponses d’un maître (éd. Folies d’encre) et Réparateur de destin (éd. Fayard) . A tous (sauf les bandits & cie) : rendez-vous chez Cyrille Fleischman !